Des files d’attente interminables devant le magasin, des clients surexcités en quêtes de bonnes affaires, des ouvertures de boutiques en série… Les souvenir de
David Jagnoux concernant les débuts de l’aventure
Paris Prix sont placés sous le signe de la prospérité. A l’origine du projet : ses parents, Philippe Jagnoux et Eva Slama. « Rien ne le prédestinait au commerce, mon père était professeur de Sciences naturelles et ma mère apprentie clerc de notaire. Mais à l’époque, la conjoncture était bonne. A les entendre, il suffisait de lancer quelque chose pour que ça marche. Ils ont décidé de tenter leur chance », raconte David qui leur a succédé voilà deux ans à la tête de l’entreprise.
Le premier magasin ouvre à Paris en 1984. Une sorte de bazar où l’on trouve de tout, à petits prix. Le concept fonctionne de suite et les boutiques se multiplient. Un développement croissant qui ne connaît pas la crise durant quinze ans, jusqu’aux années 2000.
« Nous étions alors importateurs en direct et grossistes sur les salons pour différentes marques. Nous avons eu jusqu’à vingt points de vente, avec des surfaces allant de 100 à 1500m2, à Paris mais aussi Lyon, Montpellier, Draguignan et Cannes. »
Après les premiers succès parisiens, la famille vient s’installer sur la Côte d’Azur. « Mes parents faisaient les allers-retours et nous, les enfants, nous avons grandi sous le soleil cannois », se félicite David, qui a décidé de rester ancré dans le Sud pour poursuivre l’aventure.
A l’orée des années 2000, son père Philippe tourne la page et s’oriente vers l’immobilier. Sa mère, Eva, reste seule en piste et ne conserve que les huit points vente les plus rentables.
« La période fut difficile avec la concurrence croissante, l’arrivée des grandes surfaces, Internet. »
Pour survivre,
Paris Prix change d’image et recentre son offre sur la décoration et l’ameublement de la maison.
En coulisses, le jeune David se prépare à prendre le relais. « Depuis tout petit, j’espérais travailler avec mes parents. J’ai une sœur avocate, un frère qui se destine à la médecine.
L’entrepreneuriat, c’était mon truc. » Le jeune homme suit une formation à l’école de commerce EDHEC à Nice. Il s’aventure quelque temps chez d’autres employeurs avant de rejoindre rapidement sa mère. Méfiante au départ face aux idées novatrices de son fils, elle finit par lui céder les rênes.
« Ce ne fut pas évident pour elle. J’avais grandi avec le digital, j’avais 25 ans, je voulais tout révolutionner. Désormais, je la sollicite pour de nombreux conseils, mais elle me laisse carte blanche. »
Après le premier tournant des années 2000, le fiston offre une troisième jeunesse à
Paris Prix. Il recentre les activités sur deux boutiques physiques à Cannes et Juan-les-Pins, change une nouvelle fois le logo, l’identité visuelle de l’enseigne, monte en gamme et la mutation vers l’e-commerce. La boutique en ligne est lancée en juillet 2012. Elle engendre 100 000 euros de chiffre d’affaires la première année, 300 000 la seconde avec 1 000 commandes par mois et 10 000 commandes en deux ans. « C’est très encourageant. De 4 000 références sur le site nous voulons passer à 10 000 d’ici à un an.
Nous allons embaucher et agrandir notre entrepôt de Mouans-Sartoux de 500 m2 pour cela. Il y a de la concurrence, notamment de très grandes enseignes avec une force de frappe importante, mais je suis persuadé qu’il y a une place à prendre », avoue le jeune patron. Confiant, il vise le million de chiffre d’affaires avec le site d’ici trois ans. Sans oublier la création de nouveaux points de vente physique et d’un showroom sur la Côte d’Aur.
Des boutiques totalement complémentaires d’Internet, avec une stratégie cross canal :
« Aujourd’hui, 60% des achats en boutique sont mûris sur Internet. Inversement, le vendeur peut orienter un client vers le site plus riche en références si celui-ci n’a pas trouvé ce qu’il souhaite. »
Une technique qui évite de perdre des ventes, un canal n’allant plus sans l’autre.
VISITER LE SITE PARIS-PRIX.COM